Décharge de la pointe de la Veille

La décharge de la pointe de la Veille fut le déclencheur de la création de l' ASPONA.

Au début des années 60 des tunnels pour la ligne SNCF ont été creusés sous Monaco. Les déblais ont été déversés, en mer, sur le territoire de Roquebrune.

Dans quelle poubelle mettre ces déblais importants ?

Le maire de Roquebrune révait d'un parking, d'une route qui permettrait de descendre au Golfe Bleu, ce petit paradis que l'on voit sur la photo cicontre. Monaco voulait-il s'étendre comme par la suite à Fontvieille ? Projets de parking, hôtels, routes pour désenclaver la Principauté sont l' objet d' articles réguliers dans la presse locale.

Alors c'est en mer, près de la frontière monégasque, à la pointe de la Veille que les déblais ont été entreposés. Directement en mer, sans enrochement et, à chaque coup de vent les déblais, allaient au large envaser les fonds. Cette très grosse décharge qui empiétait de plus en plus sur la mer et détruisait des fonds marins sans aucune raison valable, ne fut pas du gout de riverains qui créerent l'ASPONA.

La décharge presque "sauvage", à la limite entre Roquebrune et Monaco, entraîna de nombreuses démarches et fut même le sujet d' une émission de "La France Défigurée". Dans cette émission animée par Michel PERICARD , M D'ESTAINVILLE, premier président de l'ASPONA, et P MARINOVICH plaident pour la protection du site et des fonds marins. Il est possible de voir une copie de cette émission sur le site de l'INA. Quelques images en sont tirées ci dessous.
INA 1973
INA 1973
INA 1973
INA 1973
INA 1973
INA 1973

Les moyens que l'ASPONA a utilisés il y a 40 ans pour protéger ce morceau de littoral, ce bout de paradis, n'ont pas beaucoup changé. Affiches, tracts, pétition, création et envoi d'un dossier aux élus et à la presse, puis constat d'huissier et recours en justice coutent cher mais ce sont les seuls outils dont nous disposons pour nous faire entendre.

Témoignage d'une Roquebrunoise :

Cette décharge, avec l'accord de la municipalité, servait les intérêts des constructeurs monégasques de 2 manières :
1 ) La voie de chemin de fer ayant été libéré par le Tunnel ferroviaire sous la Principauté  de Monaco, a permis la construction des immeubles qui se sont mis à pousser comme des champignons autour de ce nouveau boulevard du Larvoto,
2) A fait gagner aux démolisseurs constructeurs  un sérieux gain de temps il suffisait de quelques minutes pour aller décharger les gravats à la pointe de la veille alors que la décharge de l'époque était celle située au delà de Nice.
 Les camions chargés de matériaux de toutes sortes, terres et roche  mais aussi matériaux de démolition, étaient déversés dans la mer sans enrochement  avec des rotations rapides, jusqu'à 80 camions par jour.
Derrière cet élargissement de la plage, il était clairement prévu une route d'accès en vue d'une future marina et port. La plage  a été agrandie certes, mais  les dégâts ont été considérables pour la vie marine. Le classement des posidonies en herbe marine protégée a momentanément éliminé ce projet.

D'autres témoignages ?

Si la décharge a été stoppée, si l'ASPONA a gagné ce combat, la convoitise de Monaco sur les terrains Français est toujours aussi vive et l'ASPONA doit veiller !